vendredi 26 avril 2013

Toujours en passant

Deux remarques (bienvenues) d'Erik Orsenna
Entendu ce matin, toujours sur France-Culture, un entretien avec Erik Orsenna. Ce dernier, se rappelant le temps de sa mitterrandienne négritude, a mis le doigt sur le problème qu'ont les socialistes, lorsqu'ils sont au pouvoir ou qu'ils s'apprêtent à y accéder : la pensée magique. Pour faire bref, si la réalité rend leur programme impossible, c'est que la réalité est de droite et qu'il faut lui faire ravaler son arrogance. M'est avis que cela ne se limite pas à l'économie... Pour qui veut passer de longues (et passionnantes) heures pour se cultiver à ce sujet, recommandons évidemment le XIXème siècle à travers les âges, de Philippe Muray (cet ouvrage érudit et original se trouve facilement, chez Gallimard, collection "Tel").

Plus tard, Orsenna a dit ce qu'il pensait du projet consistant à donnner dans les universités françaises des cours en anglais pour y attirer les étudiants étrangers : pourquoi ces étudiants iraient-ils écouter des professeurs français parler un anglais inintelligible alors que des cours sont dispensés en anglais correct par des professeurs britanniques ou même américains ? On se le demande, en effet. Et on se demande à quoi pense le ministre (dont j'ai oublié le nom) qui caresse ce brillant projet.

Quoi qu'il en soit, agréable surprise d'entendre qu'il existe encore un peu de liberté et de calme chez des gens de gauche...


A propos du "mur des c..." et autres blagues
Un scandale, vrai ou faux, chasse l'autre : voici donc maintenant le mur des cons, défouloir du Syndicat de la Magistrature. Comme ces gens sont de gauche, on y trouve beaucoup de personnalités de droite, affublées de jolis noms. Bon, pas de quoi se tortiller d'indignation. Il faut bien qu'ils s'amusent un peu, non ? Cependant, vu la tendance qu'ont en ce moment les amis du gouvernement à insulter tout ce qui ne pense pas comme eux, je me demande si ce mur est si drôle. Comme tous ceux qui ont, sur des tons divers, avec plus ou moins de talent, d'inspiration, de délicatesse ou d'irritation, manifesté leurs réserves ou leur franche hostilité à certain projet sociétal (curieux comme on se jette sur un mot aussi laid), se voient accuser de souffrir de phobies variées, ne serons-nous  pas bientôt nombreux à finir enfermés dans quelque cage aux phobes ?


Un curieux rossignol
Mais assez de politique. Acheté, samedi dernier, à la librairie d'un grand magasin parisien, Salut au Kentucky, de Kléber Haedens : plusieurs exemplaires, empilés devant les rayonnages, s'offraient au frôleur de livres que je suis. Pour ceux qui ignorent qui était Haedens, lire Au galop des Hussards, de Christian Millau : ils apprendront entre autres détails que cet écrivain avait le teint mauve. Ce qui n'est pas rien.

Parvenu chez moi, je feuillette le volume et observe d'abord que la typographie est un brin... vieillotte. "Bah, me dis-je ; Grasset écoule ses rossignols". Et me voici en quête de l'achevé d'imprimer : décembre 2012. Tiens... mais quelque chose cloche aussi dans les pages : ... 14, 15, 16, 17, 20, 19, 22, 21... et ainsi jusqu'à la page 319, précédée de la page 320, en bas de laquelle figure le mot "FIN". Ils sont plutôt farceurs, chez Grasset, non ? Notons qu'outre le tournis qui me prendra certainement en lisant ce roman, je me trouve dans l'impossibilité de savoir ce qui est écrit à la page 18. L'essentiel, peut-être ?

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